ROBIN Ghislaine
Texte : Robin Ghislaine
On l’appelait Vénus…
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Sur son promontoire isolé, Vénus contemplait
Les siècles, témoins, des stigmates du passé...
La ville endormie gisait sous ses pieds
Sans craindre l'épée qui la menaçait
Dans ses longs cheveux de couteaux tressés
Elle offrait aux hommes son corps dénudé...
Qui aurait pu croire qu'elle avait vécu
Au sein de ce peuple qui l'a corrompue
Sous ses bras fragiles elle avait caché
Sa progéniture aux dieux destinée.
Mais avec le temps son corps décharné
A vaincu les siècles sans se dégrader
Vénus était plus qu'un rêve enchanté
Puisqu'elle a vécu pour l'éternité.
Des mots de poètes l'avait modelée
Pour mieux lui permettre de vivre cachée
Elle avait conçu sans rien éprouver
Car pour elle les hommes vont être châtiés.
Des hommes, elle cherchait pour mieux procréer
Mais elle refusait leur promiscuité
Des hommes qu'elle laissait comme ensorcelés
Pour mieux éprouver leur virilité.
Mais les dieux vengeurs n'ont pas supporté
Que simple déesse se transforme en Fée
Et pour démontrer leur contrariété
En statue de sable, l'ont représentée.
Qui aurait pu croire qu'un dieu protecteur
A fait de Vénus l'arche du bonheur
Sa voûte brisée l'avait protégée
Petit grain de sable elle était restée.
Mais le dieu soleil a brandi son arme
Pour la posséder a rompu le charme
Sur la terre entière il voulait régner
C'est une bourrasque qui l'a inspiré.
Et dans ce nuage, toute gauloiserie
Ne permit au sage aucune courtoisie
Le vent s'est levé, l'a transfigurée,
Simple figurine, en statue figée.
Sur son promontoire isolé, Vénus comparait
L'attitude des hommes face aux dieux implorés
Vénus impudique au manteau glacé,
Offrait sa candeur à ces écorchés...
Ces êtres sans cœur et de sang mêlé
Qui au premier cri, pleurent au dernier.
Rien n'est plus cruel que l'humanité
Quand la peur s'empare de ses feux sacrés
Ce sont ses enfants qu'elle a sacrifiés
Ceux qui de la terre l'avait flagornée
Vénus était une pour l'humanité
Et c'est dans son ventre qu'un dieu affamé
A conçu l'horreur pour les supprimer
En faisant des hommes, du temps, prisonniers.
Et dans ce chaos la terre a tremblé
Des larmes de sang l'ont déchiquetée
On appelle encore œuvre inachevée
Cette terre inculte que l'homme a bafouée.
Vénus était une mais la destinée
L'a rendu coupable de porter l'épée
Celle que les hommes au cœur lacéré
Vainqueurs ont brandie pour mieux s'imposer.
Sur son promontoire isolé, Vénus espérait
Confondre à son histoire, celle de l'humanité...
Les hommes ont besoin de s'imaginer
Que ce sont les dieux qui les ont créés
Et c'est une histoire qu'ils ont inventée
Pour donner un sens à l'humanité.
A cette légende qui s'est constituée
Les dieux et les hommes se sont affrontés
Mais une barrière les a séparés
Même si poussière nous devrons rester.
Contemple la statue qui est représentée
Elle nous parle d'amour, de guerre, de paix
Mais si tu mets à nu ce qu'elle veut révéler
C'est un mythe qui reste pour l’Éternité
FIN.
Date de dernière mise à jour : 02/11/2018
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